Sport Connecté

Nike dévoile des chaussures avec un moteur intégré (Oui, vraiment)

Par Mathieu Carlier , le 28 octobre 2025 - 10 minutes de lecture
Nike Project Amplify les chaussures robot pour courir plus vite

Vous rêvez de courir plus vite sans vous transformer en athlète olympique ? Nike vient de dévoiler Project Amplify, un prototype de chaussures robotiques qui promet de révolutionner votre footing du dimanche matin. Avec un moteur intégré et une batterie rechargeable, ces baskets futuristes agissent comme un vélo électrique pour vos pieds.​

Le marché des wearables explose en 2025, et les marques multiplient les innovations pour séduire les sportifs connectés. Mais Project Amplify va plus loin que votre montre GPS ou vos écouteurs à conduction osseuse. On parle ici d’un exosquelette miniature qui amplifie vos mouvements naturels en temps réel, rendant chaque foulée plus efficace et moins fatigante. Le concept intrigue autant qu’il divise : assistance bienvenue pour rendre le sport accessible, ou gadget qui dénature l’essence même de la course à pied ?​​

Cet article décortique Project Amplify sous tous les angles pour comprendre ce qui se cache vraiment derrière cette innovation. Vous découvrirez comment fonctionne techniquement ce système robotique, quels sont les résultats concrets des premiers tests, à qui s’adresse réellement cette chaussure, et surtout si cette technologie a un avenir viable ou si c’est juste un coup de com bien ficelé de Nike.​

Ce que vous allez découvrir dans cet article – TL;DR

  • Nike dévoile Project Amplify, des chaussures motorisées avec exosquelette pour courir plus vite sans effort.

  • Le système amplifie les mouvements naturels grâce à un moteur et des algorithmes en temps réel.

  • Tests concluants : certains coureurs gagnent 2 minutes par mile et 2 km de distance supplémentaire.

  • Commercialisation prévue en 2028, prix inconnu mais probablement entre 800 et 1500 euros.

Project Amplify – Comment ça marche concrètement ?

Un exosquelette qui s’attache à votre mollet

Visuellement, Project Amplify ressemble à un équipement médical futuriste. Une chevillère rigide entoure votre mollet et votre cheville, intégrant un moteur compact, une courroie d’entraînement et une batterie rechargeable disposée en anneau autour de la jambe. Le tout pèse étonnamment peu selon Nike, même si aucun chiffre officiel n’a été communiqué.​

Ce système se fixe sur une chaussure de running spécialement conçue, équipée d’une plaque en fibre de carbone similaire à celles des modèles haute performance déjà commercialisés. L’astuce, c’est que vous pouvez porter la chaussure seule sans l’exosquelette, pratique pour recharger les batteries ou simplement courir sans assistance.​

Des algorithmes pour synchroniser le mouvement

La vraie prouesse technique se situe dans les algorithmes développés par le Nike Sport Research Lab. Ces programmes analysent en temps réel les mouvements de votre bas de jambe et de votre cheville pour activer le moteur au moment précis où vous en avez besoin. Pas question que le système pousse quand vous freinez ou s’arrête en pleine propulsion, ça créerait un déséquilibre dangereux.​

Le moteur agit comme « une seconde paire de mollets » selon les mots de Nike. Il amplifie la flexion plantaire, ce mouvement où votre pied pousse vers le sol pour vous propulser vers l’avant. Résultat : chaque foulée demande moins d’effort musculaire de votre part, et vous pouvez maintenir un rythme soutenu plus longtemps.​

Nike Project Amplify

Qu’est-ce que ça change vraiment ?

Des gains mesurés sur 400 testeurs

Nike et Dephy ont testé différentes versions de Project Amplify sur plus de 400 coureurs au Nike Sport Research Lab, cumulant 2,4 millions de pas, soit l’équivalent de 12 000 tours de piste. Les résultats varient selon le profil des testeurs, mais certains ont gagné deux minutes par mile (environ 1,6 km).​

Concrètement, des coureurs qui couvraient un mile en 12 minutes sont passés à 10 minutes, ce qui représente une amélioration de 17% de la vitesse. D’autres testeurs ont réussi à parcourir 2 kilomètres supplémentaires par rapport à leur distance habituelle avant épuisement. Pas mal pour un prototype de première génération.​

La sensation d’un vélo électrique aux pieds

Nike compare volontiers Project Amplify à un vélo à assistance électrique. L’analogie est pertinente : le moteur n’élimine pas l’effort physique, il l’amplifie pour rendre l’expérience plus agréable et accessible. Courir en montée devient aussi facile que de courir sur du plat, ce qui change radicalement la donne pour les parcours vallonnés.​

Selon GQ qui a pu tester le prototype, la sensation est bluffante : « Un sprint complet ressemble à un petit trot décontracté ». Attention quand même, ça ne transforme pas magiquement un débutant en champion du 10 000 mètres. Le système aide, mais vous devez quand même bouger vos jambes et maintenir une technique correcte.​

Pour qui c’est vraiment conçu ?

Les coureurs du dimanche, pas les marathoniens

Nike cible clairement les « athlètes du quotidien » avec Project Amplify, et non les sportifs de haut niveau. Plus précisément, le système s’adresse aux personnes qui courent à un rythme de 10 à 12 minutes par mile (environ 6 à 7,5 minutes par kilomètre), soit un rythme tranquille de jogging.​

L’objectif avoué ? Rendre la course plus fun et moins intimidante pour ceux qui aimeraient bouger davantage mais trouvent l’effort trop pénible. On peut aussi imaginer une cible secondaire : les personnes âgées ou en reprise d’activité qui veulent maintenir une mobilité sans forcer sur des articulations fragiles.​

Une technologie pour démocratiser le sport ?

Nike présente Project Amplify comme un outil d’inclusion sportive, permettant à davantage de gens d’accéder au plaisir de courir régulièrement. L’argument se défend : si l’assistance motorisée permet à quelqu’un de passer de zéro activité physique à trois sorties de 5 km par semaine, c’est bénéfique pour la santé.​

Mais la question du prix va être déterminante. Nike n’a communiqué aucun tarif, et vu la complexité du système (moteur, batteries, électronique embarquée, chaussure technique), on peut craindre un positionnement premium hors de portée du grand public. Difficile de parler d’inclusion si le produit coûte 1500 ou 2000 euros.​

prototypes Project Amplify

Les questions qui fâchent

Est-ce que ça reste du sport ?

La controverse est inévitable. Des podologues et kinésithérapeutes s’interrogent déjà sur l’intérêt réel de ce type d’assistance. Courir avec un moteur qui compense l’effort musculaire, ça développe-t-il vraiment vos capacités cardiovasculaires et musculaires ? Ou ça vous transforme en utilisateur passif d’une machine ?​​

La comparaison avec le vélo électrique trouve ici ses limites. Sur un VAE, vous pédalez quand même et sollicitez vos muscles, juste avec moins de résistance. Mais courir, c’est déjà une activité à faible résistance externe, votre corps fournit toute la propulsion. Ajouter un moteur change fondamentalement la nature de l’exercice.​​

Design : on dirait vraiment une prothèse médicale

Soyons honnêtes, les photos du prototype ne font pas rêver. L’exosquelette qui entoure le mollet et la cheville ressemble davantage à un appareillage orthopédique qu’à des baskets Nike stylées. Certains testeurs évoquent même des projets de la DARPA (l’agence de recherche militaire américaine) plus que des chaussures de sport.​​

Nike assure que c’est un prototype de première génération et que le design sera affiné d’ici la commercialisation prévue en 2028. Reste à voir si l’équipe d’ingénieurs arrivera à miniaturiser et intégrer tout ça de façon élégante. Parce que se balader en ville avec un exosquelette apparent, faudra assumer le look.​

Quelle autonomie et recharge ?

Des batteries rechargeables à surveiller

Nike reste flou sur les specs techniques des batteries. On sait qu’elles se rechargent et qu’elles sont intégrées dans la chevillère, disposées en anneau autour du mollet. Mais combien de kilomètres d’autonomie ? Combien de temps de recharge ? Quelle durée de vie avant remplacement ? Mystère total.​

L’autonomie sera pourtant cruciale pour l’adoption du produit. Si vous devez recharger après 5 km, ça limite sérieusement l’utilité pour une sortie longue le week-end. Et si les batteries se dégradent rapidement comme sur beaucoup d’appareils électroniques, ça pose la question de la durabilité et du coût de remplacement.​

Compatibilité avec d’autres chaussures ?

Pour l’instant, l’exosquelette ne fonctionne qu’avec la chaussure Nike spécialement conçue pour Project Amplify. Pas question d’attacher le système sur vos baskets préférées, l’intégration mécanique est trop spécifique.​

Ça signifie que vous devrez acheter à la fois l’exosquelette ET les chaussures compatibles, puis probablement racheter de nouvelles chaussures quand les premières seront usées. Le business model commence à ressembler à celui des imprimantes avec leurs cartouches propriétaires.​

Project Amplify chaussures robot

Quelle concurrence sur ce marché ?

Dephy déjà présent avec Sidekick

Nike s’est associé à Dephy, une startup spécialisée dans les exosquelettes portables. Mais Dephy commercialise déjà sa propre chaussure robotique appelée Sidekick, dont le design ressemble beaucoup aux premiers prototypes de Project Amplify. La collaboration avec Nike vise visiblement à industrialiser et démocratiser cette technologie.​

D’autres acteurs travaillent sur des concepts similaires, notamment dans le secteur médical et militaire. Les exosquelettes pour la rééducation ou l’assistance aux personnes à mobilité réduite existent déjà, mais coûtent des dizaines de milliers d’euros. Nike espère clairement casser ce marché en proposant une version grand public abordable.​​

Les limites éthiques dans la compétition

Une question évidente se pose : Project Amplify sera-t-il autorisé en compétition ? La réponse est presque certainement non. Les fédérations d’athlétisme interdisent déjà les chaussures jugées trop performantes, alors un système motorisé n’a aucune chance d’être homologué.​

Mais Nike s’en fiche probablement, puisque le produit cible les amateurs, pas les compétiteurs. Reste que ça limite l’usage à l’entraînement récréatif, et ça pose la question de l’intérêt d’investir dans un équipement qu’on ne pourra jamais utiliser lors d’un événement sportif officiel.​

Sortie prévue en 2028 seulement

Encore trois ans de développement

Nike annonce une commercialisation grand public pour 2028. Ça laisse trois longues années pour affiner le prototype, miniaturiser les composants, optimiser l’autonomie et surtout réduire les coûts de production. C’est aussi le temps nécessaire pour obtenir les certifications de sécurité, vu qu’on parle d’un appareil motorisé porté directement sur le corps.​

Trois ans, c’est long dans le monde de la tech où les cycles d’innovation s’accélèrent. D’ici 2028, d’autres marques auront peut-être sorti leurs propres versions, Apple pourrait lancer un wearable concurrent, ou simplement l’intérêt du public se sera évaporé. Nike prend un risque en annonçant aussi tôt un produit qui n’arrivera pas avant longtemps.​

Un prix encore inconnu mais sûrement élevé

Aucune indication de prix pour l’instant, mais on peut faire des estimations. Un exosquelette avec moteur, batteries, électronique embarquée et chaussures techniques, ça ne sera pas donné. Comptez au minimum 800 à 1200 euros si Nike veut vraiment viser le grand public, potentiellement beaucoup plus si la marque positionne ça en produit premium.​

Pour comparaison, les chaussures de running haut de gamme de Nike tournent autour de 200-300 euros. Ajouter un système robotique complexe va forcément multiplier le prix final par un facteur conséquent. La question sera de savoir si suffisamment de gens sont prêts à débourser cette somme pour un équipement d’entraînement.​

Mathieu Carlier

Blogueur passionné (ou acharné) j'ai d'abord créé Deco Tendency puis Le Blog des Tendances, Drone Trend et enfin Le Blog Domotique.

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