DraBot – Une libellule robotisée parcourt l’eau pour détecter les déversements de pétrole et l’acidité
Le DraBot, comme il a été baptisé, suit un certain nombre d’autres robots pneumatiques inspirés par la nature ; notamment ceux qui courent comme un guépard, marchent comme une tortue et nagent comme une méduse.
DraBot est une vraie prouesse technologique
Mesurant à peine 5,7 cm de long, la libellule robotisée DraBot est dotée d’un réseau de microcanaux intérieurs reliés à un tube de silicone flexible. Ce dernier pompe l’air dans ses ailes et l’évacue par des trous à l’arrière pour le propulser sur l’eau. Des actionneurs gonflables peuvent être utilisés pour abaisser ces ailes arrière ; auquel cas le flux d’air est bloqué et DraBot reste immobile.
De cette manière, l’équipe peut contrôler quelles ailes sont levées ou abaissées. Et donc la direction dans laquelle le robot se déplace.
« Faire en sorte que DraBot réponde aux commandes de pression d’air sur de longues distances en utilisant uniquement des auto-actionneurs sans aucune électronique était difficile », explique Ung Hyun Ko, membre de l’équipe. « C’était certainement la partie la plus difficile ».
Pour équiper leur nouveau robot de surveillance de l’environnement, l’équipe s’est tournée vers un hydrogel auto-cicatrisant. Un gel qu’elle avait créé dans le cadre d’un précédent projet de recherche. Ce matériau réagit aux changements d’acidité en formant de nouvelles liaisons en son sein. Ils sont ensuite inversées lorsque le pH revient à la normale. L’équipe a recouvert deux des ailes du DraBot d’hydrogel ; ce qui fait que l’aile avant et l’aile arrière fusionnent lorsqu’il entre dans une eau très acide.
Cela signifie que lorsque DraBot rencontre des niveaux de pH plus élevés, il tourne en rond plutôt que de se déplacer en ligne droite. Lorsque ces niveaux de pH se normalisent, les ailes fusionnées se séparent et DraBot peut à nouveau être contrôlé correctement.
Des éponges ont été ajoutées au robot
L’équipe a également incorporé des éponges dans le DraBot. Elle a dopé ses ailes avec des matériaux sensibles à la température. Lorsqu’il se déplace dans l’eau et rencontre de l’huile à la surface, les éponges s’imprègnent de l’huile et changent de couleur. Lorsque la température de l’eau est anormalement élevée, les ailes passent du rouge au jaune.
Cela pourrait permettre à DraBot d’écumer l’eau et de détecter et de nettoyer les déversements d’hydrocarbures ; mais aussi de révéler les signes de blanchiment des récifs coralliens ou de prolifération d’algues grâce aux changements de température de l’eau. Des niveaux de pH élevés, quant à eux, peuvent également révéler l’acidification des eaux qui constitue une menace pour la vie marine ; y compris les récifs coralliens.
À partir de là, l’équipe espère apporter un certain nombre d’améliorations à DraBot. L’équiper d’un propulseur embarqué rendrait inutile le tube en silicone. Tandis qu’elle imagine ajouter des caméras et des capteurs pour élargir encore ses capacités de surveillance de l’environnement.
« Au lieu d’utiliser la pression de l’air pour contrôler les ailes, je pourrais envisager d’utiliser une sorte de biologie synthétique qui génère de l’énergie. », explique Shyni Varghese, membre de l’équipe. « C’est un domaine totalement différent de celui dans lequel je travaille. Nous devrons donc discuter avec des collaborateurs potentiels pour voir ce qui est possible. Mais cela fait partie du plaisir de travailler sur un projet interdisciplinaire comme celui-ci. »
La vidéo ci-dessous montre le DraBot en action.
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